Soigner en EHPAD* grâce à la télémédecine, est-ce possible ? Au-delà de l’aspect novateur, les soignants et les résidents y ont-ils intérêt ? Comment ont procédé ceux qui ont réussi ? Les résultats sont-ils à la hauteur ? Nathalie Salles éclaire ces questions dans ce livre. Elle y expose de façon précise comment deux établissements ont mis en place des téléconsultations pour leurs résidents. Elle explique les manques de la prise en charge actuelle en EHPAD et les raisons de se lancer, en détaillant les bénéfices pour les uns et les autres et sans cacher les difficultés potentielles. Puis, elle donne de façon didactique les éléments de connaissance et les clés pour réussir son projet. Soignants et directeurs d’EHPAD, médecins généralistes et spécialistes, équipes hospitalières et décideurs trouveront dans cet ouvrage toutes les explications pour donner aux résidents d’EHPAD accès à des soins de qualité dans leur lieu de vie. *Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes

Introduction : l’optimisation du système de santé est au cœur des interrogations de notre gouvernement. Pour faire face au manque de médecins généralistes, et au nombre grandissant de patients en EHPAD, la téléconsultation est alors envisagée. Comment les médecins généralistes ont-ils accueilli ce nouvel outil ? Matériel et méthodes : cette étude qualitative a été réalisée par entretien individuel, auprès de 8 médecins généralistes des Hauts-De-France. À la suite du codage, différents thèmes et sous-thèmes se sont dégagés, amenant aux résultats suivants. Résultats : les médecins généralistes ont surtout eu connaissance de la possibilité des téléconsultations en EHPAD par leur réseau professionnel. La formation était essentiellement pratique, mais loin d’être systématique. La téléconsultation était appréciée pour sa facilité d’utilisation, et l’optimisation de la disponibilité des médecins. Les limites de cet outil étaient surtout techniques. Ainsi, les améliorations évoquées allaient dans ce sens. Les motifs de téléconsultation étaient principalement le renouvellement d’ordonnance. On retrouvait aussi des demandes lors de situations aigues, ou encore pour des démarches administratives. Les résidents ont bien adhéré à cette méthode de consultation, avec parfois même la notion d’amusement de ces derniers. Lors de troubles déments, l’indifférence prédominait.La pandémie de COVID19 a largement impacté l’utilisation de la téléconsultation en France, avec une explosion sur les périodes de confinement. Discussion : l’étude qualitative était un choix adapté à ce travail, avec un échantillon plutôt représentatif de la population ciblée. Nos résultats sont dans l’ensemble cohérents avec ceux de la littérature, cependant peu de données concernant l’impact de la COVID19 ont été retrouvées. Conclusion : au total, la téléconsultation en EHPAD a été bien accueillie, notamment lors de cette période de crise sanitaire. L’enjeu est alors de voir la pérennité de son intégration en EHPAD au cours des années à venir.

Introduction : en région Midi-Pyrénées, un projet expérimental de télémédecine dans les EHPAD du bassin de santé de Muret (BSM) s'est concrétisé en fin d'année 2013. L'objectif principal de cette étude est de dresser le bilan d'activité de cinq années de télémédecine sur l'ensemble des EHPAD du BSM puis d'en mettre en évidence les spécificités. Méthode : nous avons mené une étude observationnelle descriptive rétrospective, du 30 novembre 2013 au 30 novembre 2018, dans les EHPAD du BSM. Nous avons analysé tous les actes complets de télé-consultation et de télé-expertise. Résultats : 94 actes ont été recueillis, 81 actes complets ont été analysés. Cinq EHPAD ont pratiqué la télémédecine dont deux ont réalisé 93% de l'activité totale. Le motif " troubles du comportement " représente 56% des actes, contre 36% pour " plaie et cicatrisation ". 48% des actes ont été réalisés sous la forme d'une télé-consultation contre 52% par télé-expertise. L'avis spécialisé était thérapeutique dans 54% des cas, diagnostique et thérapeutique dans 35% des cas. 90% de transports médicaux ont été évités. Discussion : un besoin médical mal identifié et des difficultés motivationnelles des acteurs de premier recours freinent le déploiement de la télémédecine. La valoriser permettra de favoriser son usage. Notre activité reste proche de celle de la littérature médicale, dans la limite où chaque projet est unique. Conclusion : les professionnels de santé sont de plus en plus acteurs dans l'évolution de notre système de santé. Ils doivent faire abstraction de leurs préjugés pour appréhender et maîtriser la télémédecine. En la considérant pleinement comme un outil médical, cette nouvelle technologie participera à la modernisation du système de santé et à la structuration de l'offre de soins. Le médecin devra veiller à rester l'opérateur référent pour cette nouvelle technologie.

Introduction. La pratique de la télémédecine en EHPAD est une solution pour améliorer la qualité des soins aux résidents. Son application semble également bénéfique pour les professionnels impliqués mais se heurte à des obstacles. L'objectif de cette étude est d'explorer les effets de la mise en place des téléconsultations en EHPAD sur les pratiques professionnelles des acteurs impliqués. Méthode. Une étude qualitative en focus group a été menée auprès des professionnels impliqués dans la mise en place des téléconsultations. Les données ont été analysées selon une démarche inductive se rapprochant de la théorisation ancrée. Résultats. Les 18 participants inclus étaient unanimes et consensuels sur les bénéfices de la télémédecine, mais ils pointaient des difficultés entravant sa diffusion efficace. Aucun médecin généraliste n'a participé à cette étude, ce qui reflétait leur réserve quant à cette pratique. Conclusion. La télémédecine est plébiscitée par les équipes des EHPAD et les médecins requis, mais il existe des freins à la participation des médecins généralistes, qui devront être étudiés dans le but d'optimiser la coordination des soins des résidents d'EHPAD.

Le programme télémédecine en EHPAD permet de réaliser des actes de télémédecine (téléconsultation, télé-expertise, télésurveillance et téléassistance), entre un médecin spécialiste d'un centre expert et un résident d'un EHPAD équipé. En 2019, 63% des EHPAD de Nouvelle-Aquitaine sont équipés ou en cours d'équipement. Déterminer les régions françaises et des DROM et COM dans lesquelles la télémédecine en EHPAD est présente. Il s'agit d'un état des lieux descriptif de l'activité télémédecine en EHPAD en France métropolitaine et dans les DROM et COM. Il a été réalisé du 23 janvier au 12 juin 2019 par l'envoi d'un questionnaire aux responsables télémédecines des ARS de France métropolitaine et des DROM et COM. Nous avons obtenu un total de 100% de réponses. L'activité télémédecine en EHPAD est déployée dans les 12 régions de France métropolitaine, en Martinique et à St-Pierre-et-Miquelon. Elle est en cours de réflexion en Corse, en Guadeloupe et sur l'île de la Réunion. Il n'est pas encore envisagé en Guyane et en Nouvelle-Calédonie. Il est à noter que la Polynésie Française et l'archipel de Wallis et Futuna sont dépourvus d'EHPAD. Les régions les plus avancées dans le projet sont la Nouvelle-Aquitaine 63% des EHPAD équipés ou en cours d'équipement, le Centre-Val de Loire (63% des EHPAD), le Grand Est (42% des EHPAD) et la Normandie (32% des EHPAD). A noter, l'équipement de l'unique EHPAD de St-Pierre-et-Miquelon. Les autres régions où la télémédecine en EHPAD est présente comportent entre 3.4% et 16% des EHPAD équipés ou en cours d'équipement. Le projet télémédecine en EHPAD est peu avancé dans la majorité des régions de France et d'outre-mer. Cependant, il reste un projet prioritaire pour l'ensemble des territoires afin d'améliorer la prise en charge des personnes âgées résidant dans ces EHPAD.

Introduction. La prise en charge des patients résidant en EHPAD est un sujet de préoccupation organisationnel et médico-économique. La télémédecine, qui peut apporter des solutions, est peu développée. L'objectif de ce travail était de décrire les modalités de la mise en place de la télémédecine en EHPAD dans le bassin de santé de Muret en Haute-Garonne (31). Méthode. Etude descriptive prospective. Résultats. Des ressources internes (équipe socle pluridisciplinaire) et externes (3 EHPAD, 1 comité de pilotage, 3 établissements de santé référents) se sont mobilisées. 6 réunions de l'équipe socle ont eu lieu, 5 avec l'ARS et le GCS Télésanté Midi-Pyrénées, 2 réunions spécifiques techniques et 4 réunions d'information vers les professionnels de santé. Le matériel sur site équipant les EHPAD et les établissements référents a été installé et les praticiens ont été formés. La mobilisation au sein des EHPAD s'est traduite par l'inscription de la télémédecine dans le projet d'établissement, la formation et l'information du personnel et par la réalisation de 13 actes de télémédecine : 2 téléexpertises et 11 téléconsultations. Discussion. Notre travail montre que la mise en place de la télémédecine dans le bassin de Muret est réalisable et implique des acteurs volontaires et disponibles. La télémédecine présente de nombreux avantages sur le plan médical et économique. Toutefois, pour que cette pratique s'intègre parfaitement dans notre système de santé, il est indispensable que l'exercice de la télémédecine soit rapidement reconnu dans le cadre de la classification commune des actes médicaux.