Alors que le thème du risque industriel a très tôt retenu l'attention de praticiens puis de chercheurs venus de multiples horizons, et qu'une discipline consacrée à son étude, la cindynique, a vu le jour dans les années 1980, les travaux des historiens sur le sujet demeurent rares et sont, pour l'essentiel, récents. Cet ouvrage, fruit de la journée d'études organisée le 14 décembre 2005 à l'Université d'Artois (Arras), en ouverture de l'ACI « Le risque industriel et sa gestion sociale », entend remédier à pareil déficit en replaçant dans une perspective historique les travaux antérieurs et les faits établis. Il propose d'abord une réflexion sur une notion complexe en adoptant le temps comme variable essentielle et la longue durée comme champ d'action. Entre perceptions, constructions et réalités, il développe ensuite, à travers huit études de cas exemplaires, une analyse des risques quotidiens et majeurs ainsi que des catastrophes qui ont dramatiquement jalonné la vie des sociétés industrielles au cours de la période contemporaine.

Depuis une génération, de très grandes catastrophes industrielles d'ampleur internationale ont changé l'échelle que le risque industriel et technologique fait peser sur nos sociétés. Ce changement d'échelle est-il une transformation du régime de risque ou le prolongement d'un processus déjà amorcé précédemment ? C'est à une mise à distance et une historicisation du risque industriel qu'invite la lecture de cet ouvrage, fruit et partie d'une collaboration de plusieurs années entre des chercheurs de différents pays européens et des États-Unis. En effet, si la notion contemporaine de risque n'est mobilisée pour l'industrie qu'à la fin du xixe siècle, par emprunt au monde de l'assurance, un ensemble de concepts qui s'y rattachent est usuel au moins dès le xve siècle, et les autorités ont toujours mis en place des dispositifs juridiques et sociaux pour parer à ces risques. De la fin du xviie siècle aux années 1900 se déroule une séquence historique longue qui voit l'émergence de dispositifs de gestion à mesure des progrès de l'industrialisation. Les contributions de cet ouvrage interrogent les savoirs et les normes construits par des acteurs très divers, les médecins, les législateurs, les juristes, les architectes, les assureurs, les syndicalistes ou encore les industriels. Elles montrent que si les régulations du risque sont très variables et dépendent des contextes et des configurations locales, celles-ci s'inscrivent toutefois dans un mouvement général qui formalise son acceptation comme constitutive des sociétés industrielles. Cette longue durée nous protège de la tentation de ne considérer les problèmes contemporains que comme nouveaux, et donne de la profondeur à des questions essentielles qu'une approche historique ne peut qu'enrichir.

How have Americans confronted, managed, and even enjoyed the risks of daily life? Winner of the Ralph Gomory Prize of the Business History Conference “Risk” is a capacious term used to describe the uncertainties that arise from physical, financial, political, and social activities. Practically everything we do carries some level of risk—threats to our bodies, property, and animals. How do we determine when the risk is too high? In considering this question, Arwen P. Mohun offers a thought-provoking study of danger and how people have managed it from pre-industrial and industrial America up until today. Mohun outlines a vernacular risk culture in early America, one based on ordinary experience and common sense. The rise of factories and machinery eventually led to shocking accidents, which, she explains, risk-management experts and the “gospel of safety” sought to counter. Finally, she examines the simultaneous blossoming of risk-taking as fun and the aggressive regulations that follow from the consumer-products-safety movement. Risk and society, a rapidly growing area of historical research, interests sociologists, psychologists, and other social scientists. Americans have learned to tame risk in both the workplace and the home. Yet many of us still like amusement park rides that scare the devil out of us; they dare us to take risks.

Si le risque n'est pas etranger au monde de l'industrie, il trouve une application particulierement concrete de ses effets en droit des affaires. Objet d'une approche publique pour favoriser la prise en compte des dangers dans leur dimension sociale et environnementale, le risque industriel est un sujet riche dont les techniques de gestion meritent d'etre questionnees. A mi-chemin entre le droit et le management, cette contribution s'attache a proposer une alternative a la gestion classique des risques industriels grace aux grands principes du droit de l'environnement. A partir d'une approche dynamique, ce travail envisage les consequences d'activites industrielles en amont et en aval de la survenance d'accidents eventuels sous l'impulsion du concept de responsabilite sociale des entreprises (RSE). Face a la mutation des conditions de gestion du risque industriel au contact des instruments volontaires de regulation ou le contrat tend a devenir un outil efficace permettant d'instiller des valeurs ethiques dans le dispositif managerial de l'entreprise, il importe d'anticiper le risque industriel a travers la pluralite de ses manifestations de telle sorte a en limiter la reparation.

Le développement de nouveaux instruments financiers et la prise de conscience par les agents économiques des enjeux sont les deux évolutions majeures qui ont marqué la gestion des risques d’entreprise ces dernières années. Un double mouvement de financiarisation se produit dans cet environnement, celui des modes de transfert des risques et celui de la gouvernance. Dans ce contexte, le management des risques devient une source de création de valeur pour l'entreprise. Véritable panorama de ces évolutions et de leurs impacts sur la gestion des organisations, cet ouvrage présente successivement l'historique du management des risques d'entreprise, les processus mis en œuvre, les outils utilisés et enfin le rôle des principales fonctions de l'entreprise et leur contribution à la création de valeur par la gestion des risques.

The disaster at the Chernobyl nuclear power plant was an event of obviously transnational significance—not only in the airborne particulates it deposited across the Northern hemisphere, but in the political and social repercussions it set off well beyond the Soviet bloc. Focusing on the cases of Great Britain and France, this innovative study explores the discourses and narratives that arose in the wake of the incident among both state and nonstate actors. It gives a thorough account of the stereotypes, framings, and “othering” strategies that shaped Western European nations’ responses to the disaster, and of their efforts to come to terms with its long-term consequences up to the present day.