L'anthropologie africaine est-elle une dilution dans une autre culture ou une confusion avec une autre culture? Pour répondre à cette question, cet ouvrage propose de mettre à profit "l'anthropologie de la refonte" dans l'éducation. Elle consiste à prendre des valeurs anthropologiques non africaines et à les assimiler, tout en les réinterprétant à partir des critères propres à la culture africaine.

Cet essai est une réflexion fondée sur le dynamisme qui devrait exister entre l’éducation coutumière et l’éducation moderne. Il s’agit ici de montrer que l’éducation moderne, sous-tendue par la culture occidentale, fabrique d’une part des hybrides, et d’autre part acculture. Cette disposition favorise une éducation en déphasage avec la réalité africaine. À la lumière des écrits de Pierre Erny, l’éducation coutumière en Afrique renferme des valeurs qu’il importe non seulement d’identifier, mais aussi de sauvegarder et d’intégrer dans l’éducation moderne. Ainsi, il est nécessaire de reconstruire un espace éducatif qui préconise l’enracinement de l’Afrique dans ses valeurs coutumières tout en restant ouverte aux réalités connexes à l’éducation moderne. C’est de ce dynamisme que jaillira une éducation ajustée à l’Afrique et propice à son peuple.

[...] En France, la question de l'autorité se pose certes, mais nos constats nous ont permis de voir que l'autorité est conçue et exercée autrement qu'en Afrique particulièrement en Côte d'Ivoire. Elle est conçue et exercée de telle sorte que l'enfant soit au centre, qu'il soit considéré comme l'égal de l'adulte, qu'il ait voix au chapitre. Tandis qu'en Côte d'Ivoire elle reste fortement marquée par la tradition qui la conçoit de façon strictement verticale et voudrais qu'on ne la discute pas : ce sont les aînées, les adultes qui ont et font l'autorité parce qu'ils savent par expérience et du fait qu'ils sont les premiers à entrer dans le monde. Notre objet de recherche qui s'inscrit dans le champ de la relation éducative nous a permis de prendre appui sur différents constats et à poser la question principale suivante : Peut-on concilier tradition et modernité en ce qui concerne l'autorité à l'école en Côte d'Ivoire ? Nous avons fait l'hypothèse d'une possible conciliation formulée sous forme de projet que nous avons appelé "le funambulisme culturel". Pour tester cette hypothèse, nous avons construit un dispositif d'enquête à partir de portraits de l'autorité impliquant l'autorité de l'enseignant et l'autorité dans la famille que nous avons soumis à des élèves, des enseignants, des parents en France et en Côte d'Ivoire. Les résultats recueillis montrent deux conceptions dans la relation d'autorité : celle qui se veut horizontale et qui appelle à l'obéissance et celle qui part du haut vers le bas qui appelle à la soumission. Une analyse comparative de ces résultats a été nécessaire pour voir les différentes tendances. Puis, l'analyse de Mac Quitty nous a permis de faire ressortir de façon définitive les différents résultats, conceptions et d'établir les liens ainsi que les corrélations entre les portraits. En aboutissant à la validation de notre hypothèse, notre recherche fait ressortir aussi la nécessité de formation des parents, des enseignants et les élèves sur l'autorité d'une part, et d'autre part, la soumission et les modèles, afin d'éviter les formes d'emprises ou de séduction.

In addition to the presidential address by J.F. Ade Ajayi and the keynote address by Alexander A. Kwapong, this volume contains 30 selected papers from the December 1985 Congress, related to the six sub-themes debated at group sessions: the educational process in Africa; value systems and culture in