Ce travail jette une lumière sur la philosophie et l'histoire de la physique ainsi que sur l'epistémologie des sciences liées aux conséquences éthiques et de civilisation que les problématiques du développement durable, relatives aux équilibres entre questions environnementales, de développement économique et de justice sociale conduisent, aujourd'hui, bon grès mal grè à se poser. A partir de Newton, la physique est devenue la première source de savoir, en s'émancipant notamment de la philosophie, avec ses objectifs de la recherche d'unité de la connaissance, de la certitude et de l'objectivité.

La perspective d’une croissance économique illimitée sert depuis le commencement de la révolution industrielle le projet d’une amélioration généralisée des conditions de la vie humaine. On répond à la question sociale, issue des luttes pour un partage plus juste des avantages et des richesses, par l’idée qu’on peut et qu’on doit en mieux partager les fruits. Le terme de « développement durable » reconduit cette perspective : certes, on reconnaît le tour écologiquement destructeur de la passion productive, et on s’ingénie à lui inventer de nouveaux moyens, plus respectueux des données naturelles ou humaines, mais on maintient la nécessité de cette dynamique expansionniste. Les nouvelles « sciences du développement » en forment le corrélat théorique. Il y a là une évidence : la pauvreté et sa négativité doit être compensée par des productions nouvelles. Mais il y a là aussi une série de questions, dont la responsabilité revient à la philosophie : est-il assuré que la vie bonne ou heureuse soit toujours et seulement la vie « développée » et qu’entendre par « développement » ? Cette pauvreté que l’on entend résorber ou même abolir s’identifie-t-elle toujours et seulement à la misère, et à une négativité dont il faudrait se débarrasser ? Réexaminée dans ses usages contemporains, au croisement de l’éthique et de la politique, la notion de pauvreté constitue la frontière critique d’une écologie politique émergente. Ses ambiguïtés et ses ambivalences expliquent un embarras dont ce travail essaye de prendre la mesure : les anciens idéaux de simplicité ou de frugalité sont-ils compatibles avec les exigences de l’émancipation individuelle et de son institution démocratique ?

Tout le monde parle du développement durable, à tout propos : politiques et ONG, industriels, urbanistes, agriculteurs... mais savons-nous bien ce que cette notion recouvre ? Et avons-nous les moyens de nos intentions ? S'il paraît en effet difficile d'admettre que le mode de développement actuel, en passe de s'étendre à la planète, puisse durer indéfiniment, existe-t-il des pistes pour sortir de cette impasse ? Avons-nous les moyens - et la volonté - d'éviter un devenir catastrophique ? Car le développement durable n'est pas une notion nouvelle : on en débattait déjà à la fin du XIXe siècle !

L'expression " développement durable " est entrée dans le vocabulaire courant mais, pour beaucoup, le sens et l'apport de cette notion restent obscurs. L'objet de cet ouvrage est de clarifier les termes du débat en examinant concrètement quelles valeurs ont été associées au développement durable et quelles innovations il a entraînées dans la gestion des affaires publiques et la stratégie des entreprises. À partir de leur expérience professionnelle, des experts et des praticiens de France et du Québec, font le point sur l'état de l'écologie politique, sur les innovations institutionnelles, les représentations du public et des dirigeants, la responsabilité sociale des entreprises, le " verdissement " du discours diplomatique liés au développement durable. Avec un superbe dialogue entre philosophes et écologues scientifiques en ouverture, une combinaison exceptionnelle d'analyses et de témoignages venus d'horizons différents, une masse imposante et organisée d'informations concrètes, cet ouvrage offre l'instrument de référence pour tous ceux que cette notion, aussi complexe que nécessaire, intéresse.

"Ce dossier documentaire fait le point sur la genèse du développement durable, expose les principes fondateurs et précise la philosophie des concepts. Il réunit 33 fiches de lecture portant sur une sélection de livres, rapports, articles, actes de colloques publiés au cours de la dernière décennie (1990-2000). Les fiches de lecture illustrent la richesse des débats qui se font jour autour de la notion de développement durable et des nouvelles perspectives que cet opérateur de réforme ouvre dans les domaines de l'urbanisme, de l'habitat et de la construction, des transports, de la gouvernance urbaine. Ce dossier documentaire devrait faciliter l'accès à des ouvrages-clés et fournir des points de repères pour les lecteurs qui désirent appréhender la portée de la Déclaration de Rio de Janeiro en vue de mieux intégrer les principes du développement durable dans leurs activités professionnelles."--P. [4] de la couv.

L’expression « développement durable » est entrée dans le vocabulaire courant mais, pour beaucoup, le sens et l’apport de cette notion restent obscurs. Elle est au cœur de ce qu’il est convenu d’appeler l’écologie politique, qui tisse le lien entre connaissance des contraintes environnementales et choix de société. Qui dit « développement durable » pense nécessairement valeurs et innovations dans la gestion des affaires publiques et la stratégie des entreprises. D’où l’intérêt du dialogue d’ouverture entre philosophes et écologues scientifiques ; suit une combinaison exceptionnelle d’analyses et de témoignages venus d’horizons différents, avec une masse d’informations concrètes. L’ouvrage a été soigneusement remis à jour pour cette seconde édition. Avec les contributions de : SERGE ANTOINE, ANDRÉ BEAUCHAMP, DOMINIQUE BOURG, DANIEL BOY, CHRISTIAN BRODHAG, SUZANNE DE CHEVEIGNE, CORINNE GENDRON, JACQUES GERIN, CÉCILE KEREBEL, RAPHAËL LARRÈRE, PIERRE LASCOUMES, ROBERT LEMIEUX, PHILIPPE LE PRESTRE, MICHEL LOREAU, HARVEY MEAD, LAURENT MERMET, FRANÇOIS MOISAN, EMMANUELLE MÜHLENHÖVER, GUILLAUME SAINTENY, VIRGINIE SEGHERS, JACQUES THEYS, JACQUES WEBER, KÉRRYWHITESID. Sous la direction de Marie-Claude SMOUTS.