La présente étude s'intéresse à l'insertion professionnelle des travailleurs handicapés en Etablissement et Service d'Aide par le Travail (ESAT) vers le milieu ordinaire à La Réunion. Nous avons cherché à démontrer l'impact de l'apprentissage en milieu protégé ESAT sur l'insertion professionnelle des travailleurs handicapés qui constitue un défi pour ces derniers. Le handicap s'entend ici non pas comme un frein au niveau de l'emploi mais plutôt comme l'accumulation d'un ensemble d'éléments ne permettant pas l'accès à l'emploi tels que le faible niveau de formation, le manque de qualifications, la peur de l'échec, la méconnaissance du monde de l'entreprise de la part des travailleurs handicapés en ESAT. Ensuite, le contexte socio-économique et la montée incessante du chômage viennent aussi compromettre l'insertion professionnelle des travailleurs handicapés vers le milieu ordinaire. Les entreprises pour une grande majorité préfèrent sous-traiter avec les ESAT plutôt que d'embaucher leurs travailleurs handicapés pour répondre à leur obligation légale d'emploi. Mais aujourd'hui, les entreprises cherchent à améliorer leur image en devenant des entreprises citoyennes, elles sont pour quelques unes, pour le principe de l'égalité des droits et des chances et donc pour l'embauche de travailleurs handicapés au sein de leur organisation. Au niveau des institutions, au niveau des ESAT, les moyens d'accompagnement en milieu ordinaire sont insuffisants, il y a un manque de prospection, de sensibilisation et d'informations auprès des entreprises à La Réunion. L'objectif de cette recherche est de comprendre dans quelles mesures l'acquisition de compétences professionnelles des travailleurs handicapés en ESAT concoure à leur insertion professionnelle en milieu ordinaire de travail et donc comment les différents acteurs concernés atteignent ce résultat: les travailleurs handicapés souhaitant s'insérer vers le milieu ordinaire, les entreprises, les accompagnateurs socioprofessionnelles, les pouvoirs publics. A La Réunion, dix-neuf ESAT sont répartis sur toute l'île. Ces ESAT peuvent être considérés comme un tremplin pour l'insertion professionnelle des travailleurs handicapés vers le milieu ordinaire de travail, cependant, il s'avère que malgré l'acquisition et le développement de compétences professionnelles grâce aux multiples stages et mises en pratique professionnelle qu'ils effectuent, pour ces travailleurs handicapés en milieu protégé, l'insertion professionnelle en milieu ordinaire reste difficile. En effet, leur accès à l'emploi dépend de plusieurs facteurs, pas seulement de leurs compétences, mais il y a aussi les caractéristiques individuelles des travailleurs handicapés en ESAT, le contexte de l'ESAT, le contexte du marché de l'emploi et du milieu ordinaire qui sont à prendre en compte... Cette étude montre que grâce à leur intégration au sein d'un ESAT, ces personnes peuvent se socialiser par la formation professionnelle adaptée dont ils bénéficient et développer leurs compétences professionnelles et sociales pour au final, réussir à s'insérer en milieu ordinaire et développer leur employabilité. Aujourd'hui, la situation de l'emploi des personnes en situation de handicap est encourageante, dans la mesure où elle s'est améliorée depuis la mise en place de dispositifs par les pouvoirs publics, mais elle reste insatisfaisante. Notre démarche sur le terrain confrontera nos hypothèses avec le cadre théorique.

La Communauté Economique européenne a définie en 1989 les actions de formation professionnelle et l'aide à l'emploi destinées aux travailleurs handicapés. Le Comité national de coordination de l'action en faveur des personnes handicapées et inadaptées - Promotion sociale et professionnelle, fera sienne durant une décennie cette définition en substituant "intégration" à "réintégration" dans la mesure où la mission qu'il s'est donné consiste à faciliter l'accès de jeunes handicapés à un premier emploi en milieu professionnel ordinaire. L'effort économique à eu un impact indéniable. Une frange de jeunes, non insérables habituellement, a été efficacement touchée.

Les conditions d'accès des personnes handicapées à un emploi en milieu ordinaire de travail, sont aujourd'hui encore, peu satisfaisantes en dépit des progrès indéniables accomplis notamment grâce à la loi du 10 juillet 1987 sur l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés. Cette loi a suscité beaucoup d'espoir mais la réalité du terrain est venue tempérer fortement celui-ci. Cette réflexion a pour objet de mettre à nu les difficultés d'application de cette loi en vue d'esquisser une série de propositions visant à améliorer le dispositif d'insertion socioprofessionnelle.

Malgré les lois permettant leur insertion et limitant leur discrimination dans le domaine professionnel, les personnes handicapées, reconnues administrativement ou non, ont beaucoup plus de difficultés à trouver un emploi et à s'y maintenir que la population active totale. Les personnes handicapées sont bien loin de constituer une population homogène. Leur employabilité et leur vulnérabilité sur le marché du travail sont extrêmement variables d'un sous- groupe à un autre. La politique des quotas tend à être dénoncée aujourd'hui. Toutefois, le modèle de droits est-il pour autant plus efficace ? L'auteur présente une analyse approfondie de la problématique de l'insertion professionnelle de ces personnes en difficulté telle qu'elle se pose à nos sociétés dites évoluées et propose un ensemble de mécanismes et de dispositifs pertinents pour la valorisation de leurs compétences indéniables.

La loi de 1975 avait promu l'insertion des handicapés en milieu ordinaire de travail comme bouclier contre l'exclusion. Or, les établissements de travail protég頖 Centres d'aide par le travail et Ateliers protégés – se sont largement développés (88 000 places). Pour éclairer ce constat, Alain Blanc nous livre une analyse sociologique rigoureuse de l'ensemble de ce secteur. Après avoir rappelé le contenu de la loi d'orientation de 1975, il éclaire le fonctionnement de la Cotorep et celui de l'insertion professionnelle. L'étude des établissements de travail protégé lui permet ensuite d'expliquer les tensions entre conceptions économiques et éducatives, et de démontrer les limites du pragmatisme dans la mise en œuvre de l'insertion professionnelle des handicapés. Cet ouvrage rend compréhensible le paradoxe suivant : aux personnes qui possèdent une « employabilité naturelle limitée », la société demande de participer à l'effort productif par l'intermédiaire de dispositifs spécifiques d'insertion dont les modalités de fonctionnement les contraignent à pratiquer la ségrégation. Le discours de la nécessaire inclusion des handicapés recouvre en fait les pratiques fonctionnelles de l'exclusion. Passionnant de bout en bout, cet ouvrage s'adresse à tous les professionnels et responsables œuvrant dans le domaine de la reconnaissance, de la gestion et de la prise en charge des personnes handicapées.

Comment les personnes en situation de handicap psychique ou mental peuvent-elles s'insérer en milieu ordinaire de travail ? Cet ouvrage propose, à l'usage des employeurs et des professionnels de l'accompagnement et de l'insertion, un nouvel éclairage sur cette question.