Depuis sa première édition en 1983, il y a plus de vingt ans, le Manuel de sécurité biologique en laboratoire a donné des conseils pratiques sur les techniques de sécurité à appliquer dans les laboratoires à tous les niveaux. La bonne application des techniques microbiologiques et l'utilisation de l'équipement de sécurité biologique par du personnel bien entraîné restent les piliers de la sécurité en laboratoire. Toutefois, la mondialisation, les progrès technologiques, l'apparition de nouvelles maladies et les graves menaces liées à une utilisation ou à une mise en circulation délibérées de micro-organismes ou de toxines ont imposé de revoir les procédures. Pour cette nouvelle édition, le manuel a donc été considérablement revu et développé. Le manuel couvre désormais aussi l'évaluation du risque et l'utilisation sans risque des techniques faisant appel à l'ADN recombinant. Il donne par ailleurs des lignes directrices pour la mise en service et la certification des laboratoires. Il présente les concepts de la sécurité biologique et les règlementations internationales les plus récentes sur le transport des matières infectieuses. On y a également intégré les informations sur la sécurité dans les laboratoires d'analyses médicales, publiées auparavant dans d'autres documents de l'OMS. Nous espérons que le manuel continuera d'inciter les pays à instituer des programmes de sécurité biologique et des codes nationaux de bonnes pratiques pour manipuler sans danger les matières potentiellement infectieuses.

C’est à l’occasion de la mise en œuvre du GBEA (Guide de bonne exécution des analyses de Biologie Médicale (Arrêté du 26 novembre 1999)) qu’une étude sur la santé et la sécurité du personnel travaillant dans le laboratoire de bactériologie du CHU de ROUEN a été débutée en Juin 1997. Objectifs : Réaliser une évaluation des risques infectieux et chimiques au sein du Laboratoire de Bactériologie afin d'en déduire une stratégie de maîtrise des risques en conformité avec la littérature et la réglementation. Méthode : Une étude descriptive et analytique a été réalisée dans le laboratoire de bactériologie sur une période de 6 mois à raison de 1 à 2 jours par semaine. Résultats : L'évaluation du risque est donc la résultante de la connaissance des dangers (se décomposant en recensement et hiérarchisation de ceux-ci) et de celle des expositions potentielles à ces derniers. L'objectif principal étant la reconstitution de l'exposition professionnelle individuelle. L'outil utilisé permet de débuter une ébauche de réponse en : - Proposant par pièce les produits et les situations les plus à risques - Réalisant une fiche individuelle d'exposition selon les produits manipulés et les postes et pièces occupés, en privilégiant les produits classés CMR, les produits de classe de danger élevé, les agents infectieux de classification élevé (HIV, BK. VHB, VHC...). - Facilitant, par le suivi à long terme de l'exposition, la surveillance médicale post exposition, et pour les retraités, la surveillance médicale post professionnelle - Entraînant une meilleure prise de conscience du risque et la rédaction de procédures relatives à l'hygiène et à la sécurité. - Adaptant des actions d'information et de formation à court et à long terme. Conclusion : L'évaluation des risques constitue donc la première étape indispensable d'une politique de prévention. Elle implique une longue appropriation par le salarié et tous les acteurs concernés.