Constatant que la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) a fait fonctionner avec succès le dispositif énoncé par la loi, mais que l'influence réelle de ce dernier sur les projets reste controversée, ce livre se prolonge en un essai. Ses propositions vont du complément à apporter au débat lui-même, à l'accroissement des pouvoirs de saisine à donner aux défenseurs de l'environnement et aux changements d'attitudes des ingénieurs de projet. Ces acteurs sauront-ils ainsi converger vers la juste influence de la critique civile émanant des débats? En résultera-t-il une construction suffisamment exigeante du développement durable pour nous éviter le péril d'une décroissance rampante et subie?

« Transformer les vies tout en préservant la planète », telle est l’ambition des 17 objectifs de développement durable (ODD), cadre d’action à l’échelle planétaire adopté par tous les pays membres de l’ONU en septembre 2015. Une analyse critique de chacun de ces objectifs, de leurs interactions et des contradictions dont ils sont aussi porteurs.

L’expression « développement durable » est entrée dans le vocabulaire courant mais, pour beaucoup, le sens et l’apport de cette notion restent obscurs. Elle est au cœur de ce qu’il est convenu d’appeler l’écologie politique, qui tisse le lien entre connaissance des contraintes environnementales et choix de société. Qui dit « développement durable » pense nécessairement valeurs et innovations dans la gestion des affaires publiques et la stratégie des entreprises. D’où l’intérêt du dialogue d’ouverture entre philosophes et écologues scientifiques ; suit une combinaison exceptionnelle d’analyses et de témoignages venus d’horizons différents, avec une masse d’informations concrètes. L’ouvrage a été soigneusement remis à jour pour cette seconde édition. Avec les contributions de : SERGE ANTOINE, ANDRÉ BEAUCHAMP, DOMINIQUE BOURG, DANIEL BOY, CHRISTIAN BRODHAG, SUZANNE DE CHEVEIGNE, CORINNE GENDRON, JACQUES GERIN, CÉCILE KEREBEL, RAPHAËL LARRÈRE, PIERRE LASCOUMES, ROBERT LEMIEUX, PHILIPPE LE PRESTRE, MICHEL LOREAU, HARVEY MEAD, LAURENT MERMET, FRANÇOIS MOISAN, EMMANUELLE MÜHLENHÖVER, GUILLAUME SAINTENY, VIRGINIE SEGHERS, JACQUES THEYS, JACQUES WEBER, KÉRRYWHITESID. Sous la direction de Marie-Claude SMOUTS.

L'expression " développement durable " est entrée dans le vocabulaire courant mais, pour beaucoup, le sens et l'apport de cette notion restent obscurs. L'objet de cet ouvrage est de clarifier les termes du débat en examinant concrètement quelles valeurs ont été associées au développement durable et quelles innovations il a entraînées dans la gestion des affaires publiques et la stratégie des entreprises. À partir de leur expérience professionnelle, des experts et des praticiens de France et du Québec, font le point sur l'état de l'écologie politique, sur les innovations institutionnelles, les représentations du public et des dirigeants, la responsabilité sociale des entreprises, le " verdissement " du discours diplomatique liés au développement durable. Avec un superbe dialogue entre philosophes et écologues scientifiques en ouverture, une combinaison exceptionnelle d'analyses et de témoignages venus d'horizons différents, une masse imposante et organisée d'informations concrètes, cet ouvrage offre l'instrument de référence pour tous ceux que cette notion, aussi complexe que nécessaire, intéresse.

La 4ème de couverture indique : "Notre époque fait le grand écart entre des connaissances ouvrant sur une utopie galopante et d'autres annonciatrices d'un abîme lié au modèle de développement qui domine le monde. La contradiction est béante. Un terme, celui de "transition écologique", est mobilisé, qui fait office de mot d'ordre pour la résoudre. Puisant dans l'histoire des deux siècles hérités de ladite "Révolution industrielle", Marcel Jollivet esquisse le chemin de la prise de conscience des risques que l'humanité encourt en raison de ses agissements. Il en ressort l'importance du rôle que la société civile et la recherche ont joué dans cette prise de conscience. La radicalité des mutations sociétales à accomplir fait que la transition qui s'impose ne sera "écologique", au sens strict du terme, que si elle est appropriée par les citoyens. Il faut pour cela qu'advienne une véritable "démocratie technique et écologique participative". Cet avènement ne se produira que s'il est imposé par une mobilisation des forces vives de la société civile qui en portent le projet. En tant que participant de ces forces vives, les chercheurs ont tout particulièrement à s'interroger sur leur façon d'y contribuer. L'approfondissement du dialogue entre eux et la "société civile organisée" est la cheville ouvrière de la mobilisation nécessaire."

Deux mouvements ont contribué à l'émergence de l’idée de développement durable. Le premier a trait à la remise en question, dès la fin des années soixante, des politiques occidentales de développement au Sud. Le second exprime des craintes quant à l’impact de l’activité humaine sur l’environnement naturel. Tous deux proposent une même critique du modèle de développement compris comme croissance économique libérale: afin de tenir ses promesses, le développement économique doit aller de pair avec un souci de justice sociale globale et avec une préoccupation forte pour l’environnement naturel dans lequel tout développement humain prend place. C’est précisément cette triple contrainte que le concept de développement durable exprime et tente de faire coexister. Après vingt ans de réflexion et de projets, il apparaît que les trois exigences du développement durable ne peuvent être satisfaites également et simultanément. Au programme unifié, mais idéalisé, se substituent, dans les faits, des stratégies plus spécifiques selon les priorités accordées aux trois objectifs du développement durable. Le véritable débat concerne les stratégies les plus adéquates pour concilier nos différentes intuitions relatives au développement économique, au respect de notre environnement naturel et à la justice sociale. Ainsi, à l’heure où le projet ambitieux du développement durable est affaibli par son flou sémantique mais aussi par la multiplicité de ses acteurs, aux orientations et desseins parfois incompatibles, ce livre propose des éléments d’analyse critique de différentes stratégies de développement durable et vise à cerner les enjeux majeurs d’un projet qui, malgré ses imperfections et ses contradictions, garde toute sa légitimité d’être, et d’être pensé. Ont contribué à cet ouvrage: Christian Arnsperger, Christian Coméliau, Alexandra de Heering, Jean-Marie Harribey, Bertrand Hespel, Stéphane Leyens, Charlotte Luyckx, Xavier Thunis, Franck-Dominique Vivien et Edwin Zaccai.