Pour la plupart des spécialistes de l'économie et de la gestion, l'amélioration de l'efficacité des entreprises et la lutte contre le chômage passent nécessairement par la réduction des coûts du travail. Au nom de ce postulat, les entreprises ne cessent de durcir leur gestion et les pouvoirs publics multiplient depuis des années les dispositifs d'allégement des charges. Dans ce livre iconoclaste et remarquablement informé, Francis Ginsbourger met en cause cette fausse évidence : pour lui, le travail n'est pas "trop cher", il est surtout mal valorisé. Et les décisions prises sur la base d'une représentation purement comptable du travail sont non seulement source d'exclusion, mais se révèlent très souvent contraires aux intérêts bien compris de l'entreprise. En s'appuyant sur un corpus impressionnant d'études de terrain, il relate ici de nombreuses expériences novatrices de réorganisation du travail, et retrace l'histoire récente des dispositifs publics incitant les entreprises à mieux valoriser le travail. Et il explique pourquoi, trop souvent, ces initiatives ont été précocement interrompues. Mais l'auteur ne s'en tient pas à ce travail critique particulièrement stimulant. Il plaide en faveur de règles négociées de mise en valeur du travail, règles sans lesquelles des mesures telles que les 35 heures sont porteuses de cruelles désillusions. Et à partir d'une réévaluation théorique de la notion-clé de productivité, il apporte des arguments convaincants en faveur de nouveaux modes d'évaluation du travail, conciliant efficacité de l'entreprise et objectifs de société. Bien au-delà du public des spécialistes, cet ouvrage s'adresse à tous les acteurs soucieux d'en finir avec les processus de non-qualification générateurs d'exclusion.

This volume continues to build on the relationship between the Research in Management Consulting series and the intervener-researchers at the Socio-Economic Institute for Firms and Organizations (ISEOR) in Ecully, France, extending that partnership to our recent work with the French Foundation for Management Education (FNEGE), a foundation dedicated to closing the gap between the teaching and practice of management in France. As part of the Foundation’s multifaceted activities—which range from seminars and an advanced training initiative for French doctoral students to joint programs with international organizations an associations—FNEGE partnered with ISEOR to sponsor a series of workshops on developing high quality intervention-research. This volume is one of the results from that endeavor. Although intervention-research helps to uncover valuable insight into organizational dynamics and performance, the challenge of capturing and disseminating that insight to both academics and practitioners is entrenched in the rigor-relevance debate. While we are witnessing increased calls for “actionable knowledge,” this ideal, unfortunately, remains a rather elusive concept as critics contend either that rigorous academic research falls well-short of relevance to the practitioner world or research that proves to be valuable to practitioners falls short of the rigor expected in academic life. This volume is intended to help bridge that divide. Drawing on the FNEGE-ISEOR intervention-research workshop, the volume contains 18 chapters that explore the intervention-research process, from initial conceptualization, to implementation, to publication. The volume will be published in French and English

New edition of this major work examining the development of neoliberalism In this established classic, sociologists Luc Boltanski and Eve Chiapello get to the heart of contemporary capitalism. Delving deep into the latest management texts informing the thinking of employers, the authors trace the contours of a new spirit of capitalism. They argue that beginning in the mid-1970s, capitalism abandoned the hierarchical Fordist work structure and developed a new network-based form of organization founded on employee initiative and autonomy in the workplace—a putative freedom bought at the cost of material and psychological security. This was a spirit in tune with the libertarian and romantic currents of the period (as epitomized by dressed-down, cool capitalists such as Bill Gates and Ben and Jerry) and, as the authors argue, a more successful, pernicious, and subtle form of exploitation. In this new edition, the authors reflect on the reception of the book and the debates it has stimulated.

Les relations de l'Etat et de l'Entreprise se métamorphosent. Considérée sur le long terme et d'un point de vue anthropologique, comme une institution, l'Entreprise semble imposer sa vision et sa normativité managériale à l'Etat. Elle domine l'économie et l'innovation technologique, et étend son emprise dans les domaines culturel et politique. L'Entreprise pense, l'Etat dé-pense, pourrait-on résumer. En France, l'Etat semble sacralisé, même s'il tend à s'affaiblir, et la grande Entreprise est plutôt l'objet de critiques ou de passions contrastées, alors qu'elle tend à se renforcer à l'échelle mondiale. L'Etat et l'Entreprise sont producteurs de cultures, de signes, de rites, de symboles, de savoirs et de représentations sociales. D'un côté, l'Etat a des missions étendues et incarne "l'intérêt général", le service public, la nation ou la justice, de l'autre, l'Entreprise défend l'efficacité, le profit et la production de biens et services. Mais l'entreprise est-elle une institution, une organisation ? ou tout simplement l'exercice d'une liberté, celle d'entreprendre ? C'est à ces problématiques que cet ouvrage élaboré dans le cadre des séminaires de l'Institut d'Etudes Avancées de Nantes, par un collectif de chercheurs de diverses disciplines, des responsables d'entreprises privées ou publiques et des hauts fonctionnaires, tente de répondre.

In this major work, sociologists Luc Boltanski and Eve Chiapello go to the heart of the changes in contemporary capitalism. Via an unprecedented analysis of the latest management texts that have formed the thinking of employers in their reorganization of business, the authors trace the contours of a new spirit of capitalism. They argue that from the middle of the 1970s onwards, capitalism abandoned the hierarchical Fordist work structure and developed a new network-based form of organization that was founded on employee initiative and autonomy in the workplace-a "freedom" that came at the cost of material and psychological security. The authors connect this new spirit with the children of the libertarian and romantic currents of the late 1960s (as epitomised by dressed-down, cool capitalists such as Bill Gates and "Ben and Jerry") arguing that they practice a more successful and subtle-form of exploitation. Now a classic work charting the sociological structure of neoliberalism, Boltanski and Chiapello show how the new spirit triumphed thanks to a remarkable recuperation of the left's critique of the alienation of everyday life that simultaneously undermined their "social critique." In this new edition, the two authors reflect on the reception of the book and the debates it has stimulated.