Par étapes successives, la décentralisation de la formation professionnelle vient modifier la donne de l'action publique : nouveaux acteurs et nouveau partage des responsabilités, frontières mouvantes entre formation initiale, continue, orientation professionnelle, action pour l'emploi, émergence d'autres outils de pilotage et de régulation du système. Des contributions qui examinent les multiples facettes de la décentralisation et les évolutions des années 1990 pour mieux comprendre la période qui s'ouvre.

La décentralisation de la formation professionnelle aux régions, initiée depuis deux décennies, est aujourd'hui remise sur l'agenda politique par la loi sur la formation professionnelle et le projet de loi sur les libertés et les responsabilités locales. Cette nouvelle étape atteste du caractère inachevé de la décentralisation. Si tous ses acteurs conviennent de son bien-fondé, sa poursuite provoque des débats sur la capacité des régions à assurer l'égalité de traitement entre les citoyens, les territoires, et à améliorer l'efficacité d'ensemble des politiques choisies dans ce domaine. L'ouvrage, issu de la contribution des auteurs aux différentes phases de l'évaluation nationale prévue par la loi, décrit et analyse la manière dont les régions s'acquittent de leurs nouvelles responsabilités, notamment leurs capacités à rendre cohérentes les interventions de l'État et des entreprises. Il s'appuie également sur les indicateurs régionaux d'évolution de l'emploi et de la formation élaborés par le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq). L'observation des relations que construisent les acteurs publics et privés de la formation professionnelle pour assumer leurs nouvelles compétences permet aux auteurs d'interroger l'avenir de la décentralisation et les enjeux auxquels elle va devoir faire face.