Dans l'Occident capitaliste, la croissance économique, menacée dans ses sources, contestée dans ses moyens, exhibe fièrement ses résultats matériels. Or, elle n'élève le niveau de vie qu'en accentuant les inégalités, ne modifie le genre de vie qu'en multipliant frustrations et revendications. Elle prive l'homme de pouvoirs réels, tout en l'accablant de besoins factices. À mesure que s'affirme la puissance technique et économique, se nie sa signification humaine et culturelle. Toutefois, au lieu de s'en tenir au plan de la constatation empirique des effets, ou à celui – polémique - des récriminations, ce livre, à la fois synthétique et précis, s'attache à l'analyse scientifique des causes et des structures de la croissance, qu'actionne et finalise la logique de tel ou tel mode de production. Parce qu'elle est fondamentalement politique, cette logique peut convertir la force des choses en projet humain, dialectiser leurs rapports, pour autant du moins que l'économique socialement maîtrisé cesse de dicter à la culture ses fins, pour lui fournir des moyens. C'est là l'enjeu de la pratique politique, enjeu qui se mondialise et se régionalise à la fois, et qui affecte tous les aspects de la quotidienneté. Enjeu complexe, et dramatique : la fin du siècle peut assister à un nouveau développement de l'homme, ou à sa destruction.

Huit études sur les interactions du développement et de la culture, notamment au niveau de la conception et de la mise en oeuvre des projets; mesures pratiques pour donner une dimension culturelle aux projets de développement.

Qu'est-ce que le développement ? D'où nous vient cette notion ? Ce concept de développement, typiquement occidental, comment les autres sociétés pouvaient-elles le recevoir et qu'en firent-elles lorsqu'il leur fut imposé comme recette obligée pour rattraper l'Occident ? Telles sont les questions que soulèvent ces communications qui tentent d'apporter des éléments de réponse fondés sur l'analyse des processus historiques de "développement".